mercredi 30 juillet 2025

Souenance de thèse de M. Dowoussou Kokou Etudo




🎓 Quand l'Université de Lomé ouvre de nouveaux horizons : Une thèse révolutionnaire sur le développement durable et justice intergénérationnelle

Un jalon académique exceptionnel

Le vendredi 28 mars 2025, l'amphithéâtre 203 de la FASEG de l'Université de Lomé a été le théâtre d'un événement académique majeur : la soutenance de thèse de Doctorat Unique de Monsieur DOWOUSSOU Kokou Etudo. Pendant trois heures intenses, de 14h00 à 17h00, ce jeune chercheur a défendu brillamment ses travaux sur les « Politiques des institutions internationales et justice intergénérationnelle », une problématique d’une actualité brûlante dans notre contexte de crises multidimensionnelles et intergénérationnelles.

Une problématique au cœur des enjeux contemporains

Dans un monde où les décisions d'aujourd'hui hypothèquent l’avenir de demain, la recherche de Monsieur DOWOUSSOU interroge fondamentalement l’efficacité des politiques institutionnelles internationales. Sa thèse a été rédigée sous la direction de Monsieur NAPAKOU Bantchin, Maître de Conférences de philosophie politique à l’Université de Lomé. Après avoir décrit les conditions dans lesquelles il a travaillé avec l’impétrant, il a manifesté sa satisfaction de voir abouti le fruit de son encadrement scientifique. Dans la suite de son intervention, il a félicité le candidat pour sa disponibilité lorsqu’il est sollicité pour des travaux, sa passion ainsi que l’intérêt qu’il consacre aux recherches. Il a justifié ses propos auprès de ses pairs en estimant que l’impétrant a publié plus sept (7) articles scientifiques dont plus de quatre (4) avec lui en qualité de directeur de thèse.

Dans un paradoxe saisissant, cette thèse estime que malgré l’adoption d'instruments normatifs ambitieux comme les Objectifs de Développement Durable (ODD) et l’Agenda Afrique 2063, les politiques actuelles des institutions internationales génèrent des crises qui compromettent tant le présent que l’avenir des générations futures.

Cette recherche s’inscrit parfaitement dans la dynamique intellectuelle contemporaine qui questionne les paradigmes de gouvernance globale. À l'heure où les rapports du GIEC alertent sur l’urgence climatique, où les inégalités socio-économiques se creusent et où les ressources naturelles s'amenuisent, l'interrogation centrale du doctorant résonne avec une pertinence particulière : Dans quelle mesure la gouvernance des institutions internationales peut-elle conduire les politiques en faveur d'une équité intergénérationnelle ?

Une approche méthodologique rigoureuse et novatrice

L’originalité de cette thèse réside dans sa triple approche méthodologique : analytico-historique, critique et prospective. Cette triangulation permet au chercheur de déconstruire les mécanismes institutionnels existants, d’analyser leurs dysfonctionnements structurels et de proposer des alternatives viables. L'approche analytico-historique éclaire les genèses institutionnelles et leurs évolutions, tandis que la dimension critique révèle les contradictions inhérentes aux politiques actuelles. Enfin, la perspective prospective ouvre des pistes innovantes pour refonder ces politiques.

Des concepts novateurs pour repenser la gouvernance mondiale

La contribution théorique majeure de cette recherche réside dans l'articulation de deux concepts fondamentaux : le « droit à la souveraineté générationnelle » et le « devoir de solidarité intergénérationnelle ». Ces notions, forgées à partir des recherches par le doctorant, constituent un cadre conceptuel révolutionnaire pour repenser les fondements éthiques de la gouvernance internationale.

Le concept de souveraineté générationnelle reconnaît à chaque génération a le droit inaliénable de disposer des ressources nécessaires à son épanouissement, sans subir les conséquences des décisions antérieures irresponsables. Parallèlement, le devoir de solidarité intergénérationnelle impose aux générations présentes une obligation morale de préserver les conditions d'existence et de développement des générations futures.

L’éthique de la cosmocitoyenneté : une solution visionnaire

L’apport le plus significatif de cette thèse réside dans la proposition de l’ « éthique de la cosmocitoyenneté » comme fondement d’une refondation des politiques institutionnelles internationales. Cette approche transcende les clivages nationaux et générationnels pour proposer une vision holistique de la responsabilité individuelle et collective. A en croire M. Dowoussou, "refonder l’équité intergénérationnelle dans les projets de développement durable pourrait revenir à instituer, non seulement des institutions spécialisées qui traitent exclusivement des questions de la justice intergénérationnelle lors de la mise en œuvre des projets de développement durable, mais aussi à une intériorisation consciencieuse, par tous les acteurs impliqués, de ce que cette thèse défend : les maximes de cosmocitoyenneté collective, les maximes de cosmocitoyenneté individuelle ou du patriotisme cosmocitoyen". En d'autres termes, l'éthique cosmocitoyenne postule que chaque individu, en tant que citoyen du monde, assume une responsabilité partagée envers l'humanité dans son ensemble, présente et future.

Cette conceptualisation s'inspire des travaux pionniers d’Axel Gosseries, de Cédric Rio sur la justice intergénérationnelle, de Emmanuel Kant, David Held, Jurgen Habermas, Ulrich Beck,  de Anthony Appiah sur le cosmopolitisme et l’enrichit d’une dimension temporelle inédite. Elle s'inspire également de la philosophie politique contemporaine, notamment des théories rawlsiennes de la justice, pour proposer un nouveau contrat social intergénérationnel.

Un jury d’excellence pour une recherche d’exception

En dehors de Monsieur NAPAKOU Bantchin (Maitre de Coférences au CAMES) qui est le directeur de thèse, la qualité académique de cette soutenance s’est reflétée dans la composition d’autres membres prestigieux du jury. Présidé par Monsieur BROOHM Octave Nicoué, Professeur Titulaire de philosophie politique à l’Université de Lomé, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le jury comprenait également Monsieur AZIALE Komlan Agbetoézian (Maitre de Coférences au CAMES) de l’Université de Kara et Monsieur EKPO Kouadio Victorien (Maitre de Coférences au CAMES) de l'Université Alassane Ouattara de Côte d'Ivoire. Cette dimension sous-régionale du jury témoigne de la reconnaissance internationale des travaux du doctorant et s'inscrit dans la dynamique d'intégration académique ouest-africaine.

Des implications pratiques majeures

Au-delà de sa contribution théorique, cette recherche ouvre des perspectives pratiques considérables pour la réforme des institutions internationales. Elle propose des mécanismes concrets d'intégration de la justice intergénérationnelle dans les processus décisionnels, notamment à travers la création d'instances de représentation des générations futures et l’adoption d'indicateurs d'impact intergénérationnel pour toute politique publique.

Ces propositions résonnent particulièrement avec les initiatives émergentes comme la nomination d'un Commissaire aux générations futures en Hongrie ou la création de la Fondation pour les droits des générations futures au Japon. Elles s'inscrivent également dans le prolongement des travaux de l'UNESCO sur l'éthique du futur et des réflexions menées par l'ONU sur la gouvernance des biens communs globaux.

Une reconnaissance méritée d’un parcours d’excellence

Cette soutenance couronne un parcours académique exemplaire et ouvre la voie à de nouvelles recherches sur les enjeux de gouvernance mondiale. Elle témoigne également du dynamisme de l'École Doctorale Lettres et Humanités de l'Université de Lomé et de sa capacité à former des chercheurs de haut niveau capables d'appréhender les défis contemporains avec rigueur et créativité.

Une fois la délibération close, le Président du jury a affirmé que le jury, après délibération à l’issue de la soutenance de cette thèse de doctorat unique sur le sujet « Politiques des institutions internationales et justice intergénérationnelle », a jugé digne du grade de Docteur en Sciences de l’Homme et de la Société (SHS), spécialité Éthique et philosophie politique Monsieur DOWOUSSOU Kokou Etudo. En reconnaissance de l’excellence de ces travaux, il a attribué à l'impétrant la mention Très honorable avec félicitations du jury.

Les travaux de Monsieur DOWOUSSOU Kokou Etudo constituent indéniablement une contribution majeure à la réflexion contemporaine sur la justice intergénérationnelle et appellent à une transformation profonde des paradigmes de gouvernance internationale. Ils s’inscrivent dans la lignée des grandes œuvres de philosophie politique et des questions éthiques qui, en questionnant l’existant, ouvrent des horizons nouveaux pour l’humanité.

#RechercheAfricaine #JusticeIntergénérationnelle #GouvernanceMondiale #DéveloppementDurable #PhilosophiePolitique #UniversitédeLomé #Cosmocitoyenneté #ODD #Agenda2063 #ThèseDeDoctorat 

 

Mail: kokoudowoussou@gmail.com

Lagos à Pan-Atlentique University: Conférence Internationale sur le Droit Naturel et la Dignité Humaine



 🌍Conférence : Afrique sur le Droit Naturel – Nigeria, Août 2024
C'était une grande opportunité pour moi de participer à la Conférence Internationale sur le Droit Naturel et la Dignité Humaine, qui était co-organisée par l'Université #Pan-Atlantique, #Nigeria et l'Université Strathmore, tenue à Lekki, Lagos en août 2024
🎯 Une Rencontre Unique
Cette conférence a rassemblé des chercheurs, des experts et même des influenceurs de premier plan pour examiner le rôle des principes du Droit Naturel dans la résolution des défis actuels affectant la dignité de l'humanité.
📝 Ma contribution était : « #Droit Naturel et #Dignité Humaine dans les Sociétés Contemporaines : Entre Crise de Définition et Manipulation », avec la collaboration de Maurice GNAMATSI, directeur Général de #ISLA-Togo (Première Université Anglophone du Togo).
🔍 Définir les Défis
Paradoxe Contemporain : Nous sommes témoins d'une #crise de définition dans la société contemporaine pour des raisons pas entièrement claires.
Un droit universel et inaliénable accordé en principe, mais fortement contesté à travers le monde. Le droit à l'orientation sexuelle, au genre, au transhumanisme, et même à l'avortement : Ontologiquement, il est beaucoup plus vaste, et pourtant, géographiquement, il devient moins.
💡 Ma vision conceptuelle :
Pour sortir de cette impasse, j'ai proposé deux nouveaux paradigmes :
- Le "pluralisme ordonné" : à partir de ce terme emprunté à Delmas Marty, il est urgent de reconnaître la diversité culturelle tout en maintenant un socle commun
- L"universalisme différencié" : adapter l'application des principes universels aux contextes locaux
🌟 Pourquoi cette réflexion est-elle cruciale ?
Dans un monde globalisé où coexistent différentes traditions juridiques et philosophiques, repenser le droit naturel devient essentiel pour :
- Préserver authentiquement la dignité humaine
- Éviter les manipulations conceptuelles
- Construire un dialogue interculturel constructif
🤝 Échanges enrichissants
Le cadre nigérian, avec sa riche diversité culturelle mêlant traditions locales, héritage colonial et modernité démocratique, a offert un terrain d'échanges particulièrement fécond avec mes pairs africains et internationaux.
Un grand merci aux organisateurs et participants pour ces discussions stimulantes qui nourrissent ma réflexion sur ces enjeux fondamentaux de notre époque.

Voici l'extrait du résumé

Le droit naturel renvoie à toutes les prérogatives qui sont octroyées à tout être humain, sans distinction de race, de religion, de culture et octroie à l’homme le pouvoir de vivre pleinement sa vie sans être confronté à des dispositions qui entravent sa liberté. Il protège donc la dignité de l’homme à travers tous les âges, époques, générations et est fondé sur les quelques principes d’imprescriptibilité, de justice, d’inaliénabilité, etc. Au cours de l’histoire, le recours au droit naturel, par opposition aux droits civils ou politiques, a permis aux hommes d’accéder à des libertés fondamentales longtemps confisquées. On peut évoquer la proclamation en 1789 de la Déclaration des droits de l’homme et des citoyens et en 1948 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. De Samuel Pufendorf à Hans Kelsen en passant par Hugo Grotius, Emmanuel Kant, Karl Marx, Jürgen Habermas, on retrouve, malgré quelques exceptions près, une définition presque unanime du droit naturel en lien avec la dignité humaine. Toutefois, de nos jours, même si le droit naturel se serve de motif valable à la préservation de la dignité humaine, il paraît difficile d’en avoir une conception unanime. En se fondant sur la dignité humaine, les États ou associations aujourd’hui défendent certains droits des minorités qu’ils jugent comme des droits de l’homme et donc « naturels ». Du droit à l’orientation sexuelle au droit à l'avortement en passant par la défense du transhumanisme, plusieurs organisations des droits de l'homme défendent ces droits qui, loin de faire l’unanimité comme le veut les principes du droit naturel, suscitent des controverses en fonction des continents, pays, cultures. Ce qui fait qu’aujourd’hui, on serait tenté de parler d’une dénaturation du droit naturel à travers des manipulations conceptuelles. Cet article questionne l'essence du droit naturel et de la dignité humaine depuis sa naissance jusqu’à sa conception dans la société contemporaine et qui perd sa perd sa signification originelle. Il propose une nouvelle version sur sa conception en se fondant sur les principes du « pluralisme ordonné » et « l’universalisme différencié ».

Mots clés : dignité, droit naturel, manipulation, transhumanisme, universalisme différencié

 
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Mail: kokoudowoussou@gmail.com