Dans la conception commune ou vulgaire, beaucoup estiment que la philosophie n'est qu'une spéculation, c'est-à-dire un discours théorique qui n'apporte rien à la communauté ou à la société. Dans un monde qui est en pleine mutation sur le plan technologique, économique, juridique ou scientifique,on estime souvent que la littérature ou, encore mieux, la philosophie n'a pas un grand rôle à jouer. Sur une invitation spéciale à l'émission Tribune du Savoir, animée par Éric Tanande à la télévision deuxième (TV2) à Lomé, nous sommes conviés à expliquer le rôle, la valeur et l'impact de la Philosophie dans la société. Il s'agit de MM. Atsu Ayefoumi, Dowoussou Kokou Etudo et de Batanissi Essomanam.
De formation philosophique à l'Université, le choix est porté sur nous, justement à cause de l'impact de notre leadership dans différentes contrées du pays et dans la sous-région. Il s'agit ici pour nous d'expliquer comment nous arrivons à faire ces exploits avec notre casquette de "philosophe", qu'on qualifie de nos jours de "dépassé ou non-pratique". Au cours de notre intervention, nous avons réussi à montrer que la philosophie est au carrefour de toutes les sciences en général et des sciences humaines en particulier. Pour cela, aucun domaine en science humaine surtout n'échappe au philosophe.
La Philosophie est, dans sa posture actuelle, au centre des études portant sur les faits sociaux, les mutations sociales, économiques, juridiques et politiques, bref sur la vie en général. Elle aborde les questions liées à la pauvreté, à l'environnement, à la démocratie. Il faut donc estimer que la philosophie est idéalement normative. Elle se réclame comme étant le juge et le guide des autres sciences. Lorsque que la sociologie, l'anthropologie, et autres sciences, qualifiées de "dures" étudient les faits, elles les analysent et donnent des recommandations et pistes en fonction de faits étudiés.
La Philosophie, quant à elle, reste au dessus en ce sens qu'elle élabore des théories et normes qui transcendent tous ces faits. Elle a une appréhension holiste de la vie en général et de la société en particulier. Lorsqu'elle élabore ces théories et normes, cela inspire ainsi les sciences humaines et même les autres sciences. Elles les approprient et les appliquent dans leurs différents objets d'études. Il faut dire que toutes les questions qui préoccupent l'humanité aujourd'hui a été d'abord des questions abordées et traitées par les philosophes. Ces questions sont abordées, soit un, deux ou plusieurs siècles avant. Les questions par exemple liées à la paix perpétuelle entre les États et peuples de la terre ont été déjà traitées dans son authenticité par des penseurs aux XVII et XVIII siècle avant leurs réelles naissances au XX siècle, après les deux atrocités qu'à connues le monde.
Même chose aux questions liées à la justice mondiale, à la faim,aux partages des ressources,aux abus de la science, aux retombées des effets de la technologie sur l'espèce humaine,à la démocratie, à la séparation des pouvoirs, à la justice transitionnelle, aux droits de l'homme, aux droits des minorités, aux questions liées à la citoyenneté, au libéralisme économique, à la spécialisation du travail, à la protection de l'environnement, au respect de l'équité genre, à la robotisation de la société, au capitalisme, à l'éthique dans toutes ses formes et pleines d'autres. Les idées philosophiques deviennent une réalité dans la vie lorsqu'elles sont appropriées et incarnées par les décideurs politiques, les acteurs des institutions internationales,les gouvernements, les élus, les leaders d'opinions, les entrepreneurs, les autorités locales, régionales, sous-régionales,les scientifiques, les universitaires, les leaders religieux et autres.
Bref, la Philosophie est la mère de toutes les sciences et donc toutes les préoccupations et aspirations humaines. Pour plus de curiosité, je nous invite à faire une lecture sur les penseurs et notions tels que : Kant et le projet de paix perpétuelle, Hans Jonas et la question du développement durable, Alain Renaut et la notion de la justice globale, Montesquieu et la question de la séparation des pouvoirs, Amartya Sen et la notion du bien-être, de la pauvreté, de l'approche par capabilité, Pogge et l'approche ressourciste, Charles Taylor et la question des minorités culturelles, Jürgen Habermas et la notion de la délibération publique, la discussion en démocratie, Axel Honneth et la théorie de la reconnaissance, John Rawls et la théorie de la justice, du libéralisme politique,Mohamadé Savadogo et la Philosophie engagée, Judith Butler et la question du genre, Martha Nussbaum: l'éducation dans les sociétés démocratiques contemporaines, la question des émotions, de la sympathie, Jacques Derrida et la question de la justice transitionnelle (commission vérité-justice-réconciliation, etc.
Pour plus d'information, visitez le blog : votreavenirgroupe1.blogspot.com Mail: kokoudowoussou@gmail.com